IL FAUT CHANGER.
MAIS QUE CHANGER D'ABORD?"Somme toute, il n'y a qu'une sorte de médecine: celle dont l'efficacité s'attache à être démontrée. Quiconque n'accepte pas cette règle ne devrait pas faire partie de la profession. Un "charlatan" peut être défini comme une personne qui administre ou vend régulièrement des traitements pour lesquels aucune preuve fiable d'efficacité n'est recherchée. Peu importe si cette personne agit ainsi par naïveté ou par volonté délibérée de tromper..."
Prof. Dr. Wim Betz (Vrije Universiteit Brussel): "Les médecines parallèles: quels fondements?", Patient care - Neuropsychiatrie (ISSN 0770-3929 Edition belge, n° d'avril 2004)"La science n'est pas une illusion. Mais ce serait une illusion de croire que nous puissions trouver ailleurs ce qu'elle ne peut pas nous donner."
S. Freud, "Die Zukunft einer Illusion", 1927. ("L'avenir d'une illusion". PUF 1971)
Récemment encore, un très médiatique professeur français
de psychiatrie bien connu affirmait (v. How? - Why?)
que la "psychiatrie biologique" n'avait jusqu'à présent
produit, en faveur des malades mentaux chroniques, "aucun
résultat utile au quotidien" pour le diagnostic de leur
affection ni pour les soins à leur prodiguer. Selon lui, le "trouble
psychique" se situant "dans le champ
du subjectif", la "souffrance psychique"
ne peut être durablement soulagée que "par
l'échange intersubjectif par la parole".
D'autres, qui, soit dit en passant, ne sont ni médecins ni psychiatres
ni psychologues de formation, mais ont été
"psychanalysés" et s'imaginent dès lors porteurs
de certitudes et détenteurs assurés de la Vérité
sinon omniscients, sont partisans et admirateurs militants de la psychanalyse.
Ils sont cependant imperméables à la démarche scientifique,
ils sont très ignorants de ce qu'est "la biologie", et tout
aussi assurément nient la pertinence de la psychologie scientifique pour
l'étude de "l'esprit" et des comportements humains, tant "normaux"
que "perturbés".
C'est ainsi que, parmi ces derniers "experts" autoproclamés,
une "historienne" de la psychanalyse (v. E.R.
) affirme, par exemple, "[...] qu'on ne peut pas tester,
évaluer et 'expérimentaliser' le psychisme d'une manière
ou d'une autre puisque c'est ce qui échappe." (sic).
Elle dit aussi: "[...]nous sommes cela: de la chimie
et de la biologie mais vous voyez bien qu'on ne se limite pas à ça
puisqu'on est aussi autre chose." (sic), (et cet "autre
chose échappe"..., évidemment).
Quels beaux exemples de pétitions de principe, n'est-il pas vrai?
Puisque, pour les uns, le "trouble psychique"
relève du "subjectif" (ne
serait pas accessible à l'investigation scientifique), tandis que,
de l'aveu des autres, le "psychisme est ce qui [leur]
échappe", le "psychisme" et ses "troubles"
ne pourraient donc être que de nature tout à la fois clairement
mais nébuleusement métaphysique
(oh! Un double oxymore!), c'est-à-dire appartenir au domaine
"surnaturel" ou "paranormal":
celui des esprits, des fantômes et autres ectoplasmes peuplant l'univers
fantasmagorique cher à certains rêveurs impénitents
(et autres amateurs de ce qu'on pourrait appeler "fiente-succion").
Ceux à qui la méconnaissance complète
des faits physiques et biologiques connus de leur temps tient lieu de principal
savoir et dont l'imagination remplace le raisonnement et comble les lacunes
de l'ignorance, ceux qui se prétendent (qui se croient) "rationnels"
et qui se disent "matérialistes"
et "être de la chimie et de la biologie"
mais veulent pourtant être "aussi autre
chose", ceux qui sont à ce point fâchés
avec la logique élémentaire qu'ils en deviennent incapables de
tout raisonnement cohérent, ceux-là s'autorisent à baptiser
indûment leur petite cosmogonie métaphysique personnelle du nom
plus respecté de philosophie, mais ils ignorent quand et comment cette
"philosophie" (qui n'est qu'une idéologie simpliste)
entre en contradiction avec les faits avérés, établis scientifiquement
(ce qu'aucune philosophie digne de ce nom jamais ne peut se permettre).
Ce qu'ils appellent être "le fruit de son histoire"
et être "le fruit de son environnement",
ils disent que cela serait "autre chose"
que de la chimie et de la biologie (et "même
dans le règne animal, il y a une part qui échappe au biologique"
(sic)). Mais, pour ces prétendus "matérialistes"
qui croient néanmoins être aussi "autre
chose", que serait-ce donc que cette autre chose, sinon peut-être
l'âme immatérielle chère aux religions, bien qu'ils se refusent
à la nommer, bien qu'ils prétendent l'évacuer mais ne font
que lui substituer d'autres noms? (Tout en se croyant, peut-être,
matérialistes et monistes, seraient-ils donc redevenus animistes ou bien
vitalistes sans le savoir?)
Ont-ils été à l'école, y ont-ils effectivement appris
à penser? (Ne nous interrogeons pas trop sur quels ont été
leurs "maîtres à penser"). Qu'ont-ils été
capables de comprendre, qu'ont-ils retenu de l'enseignement qu'on dispense dans
toutes les écoles, à tous et toutes, depuis la petite enfance
et jusqu'à 16-18 ans et plus?
Ils disent qu'on est le "fruit de son histoire",
qu'on est le "fruit de son environnement",
et ils ne parviennent pas à seulement entrevoir que pareilles affirmations
ne sont, au mieux, que "du bruit blanc" si on ne comprend pas le sens
des raccourcis de langage (les "brillantes"[?] métaphores)
qu'elles sont en réalité.
Etre "fruit de son histoire", c'est en effet une parfaite illustration
de biologie se déroulant et se modifiant
au cours du temps (l'aboutissement présent
et temporaire d'une succession d'événements biologiques).
Etre le "fruit de son environnement", c'est, à nouveau, un
bel exemple de cette biologie réagissant
à son milieu au cours du temps. La
biologie n'existe pas hors environnement ni hors du temps et,
pour les "matérialistes" et
agnostiques, cette "autre chose" que,
paraît-il, on voudrait en quelque sorte faire surgir "en plus de
la biologie", n'est autre qu'une représentation imaginaire (une
vague métaphore) personnelle que chacun se construit selon ses propres
besoins particuliers (et si on y réfléchit un tant soit peu,
- quoiqu'à l'impossible nul ne soit tenu - , on peut s'apercevoir que
cette représentation imaginaire, ne vous déplaise, c'est encore
de la biologie!)
A la manière de certain message publicitaire (pour une marque de
condiments alimentaires) à la mode il y a quelques années,
on ne peut s'empêcher de se demander: à quoi cela a-t-il servi
que Darwin ( bien avant Ducros!) se soit décarcassé,
si le franc - pardon, aujourd'hui l'euro - de certains ne tombe toujours pas
et reste coincé dans leur ébauche de machine à raisonner
et à penser?
Résumons: pour certains "psys" comme pour d'autres qui se croient
tels et y jouent (et leurs pareils, du moins dans nos pays francophones,
constituent encore une proportion numériquement importante de leur "profession"!),
le "psychisme" échappe à nos moyens rationnels d'investigation,
il n'est pas du domaine des sciences.
On appréciera à sa juste valeur l'ironie, quelque peu dérisoire
dans ce contexte, de l'affirmation freudienne placée en exergue de la
présente page. C'était une mise en garde on ne peut plus claire,
mais les élèves et successeurs de Freud (et même certains
de ses élèves apostats) n'ont pas été capables
d'en tirer les conséquences (peut-être ont-ils estimé
que c'était superflu!): ils savent fort bien, eux, que leur "Père
Fondateur" a, de manière définitive,
tout dit, tout mais aussi son contraire, et ils savent que les gênantes
contradictions entre ses affirmations successives (et entre les leurs à
sa suite) peuvent toujours, et selon les besoins de l'instant, être présentées
comme des apparences mal interprétées, elles peuvent s'escamoter
par des tours de passe-passe (ou cesser d'exister en disparaissant dans
des archives interdites au public non initié).
Ils disent aussi qu'on ne peut accéder aux "troubles psychiques"
sinon par l'écoute et par des manipulations langagières destinées
à soulager la "souffrance psychique" ("l'échange
intersubjectif par la parole").
Bien que, paraît-il selon eux, on ne puisse "évaluer le psychisme",
de nombreux "psys" néanmoins prétendent le "soigner"
(du moins, c'est la justification majeure habituellement donnée de
l'existence de leur profession), mais on peut alors légitimement
se demander comment "évaluer" les résultats de ces soins
et choisir les meilleures thérapies si, comme ces thérapeutes
le prétendent encore, les résultats ne sont ni comparables entre
eux ni même appréciables dans le temps puisque, très explicitement,
ils sont décrétés non mesurables, non évaluables.
Il/elle va bien, mieux, très bien, moins bien, son état est pire, mauvais, il/elle va plus mal, très mal: c'est ainsi que vous, proche, parent, ami d'un malade mental chronique, vous "évaluez" son état de santé actuel. Ce sont pourtant, me semble-t-il, des évaluations, des appréciations plus ou moins "quantitatives", même si elles sont entachées d'une grande imprécision. Vous, vous éprouvez le sentiment, vous avez la conviction que vous êtes capable, en observant heure après heure, jour après jour votre proche malade, "d'évaluer" plus ou moins objectivement son état: vous savez, sans pourtant être "psy", si cela va mieux aujourd'hui qu'hier, si ses troubles sont actuellement plus marqués qu'ils ne l'étaient l'année dernière à la même saison.
De leur propre aveu, nos "professionnels intuitifs", perdus qu'ils
sont dans des théories fumeuses, dans une "herméneutique"
à fondements et règles magiques irrationnelles
et à géométrie variable, enlisés
dans le verbalisme et s'épuisant dans des "échanges
intersubjectifs avec eux-mêmes", ne sont pas
capables d'arriver à ces évaluations simples qui, depuis longtemps,
s'imposent bien à vous, à vous qui n'êtes pourtant pas des
professionnels!
Mais peu leur importe en fait, puisque, selon eux, "le
psychisme n'est pas évaluable". Et , si on les suivait
sur ce point, il n'y aurait aucune raison de penser qu'il serait plus "évaluable"
après qu'avant thérapie. Dès lors, pourquoi les "psychothérapeutes"
intuitifs accorderaient-ils à pareille tâche d'évaluation,
qu'ils disent impossible, la moindre importance, le moindre intérêt?
Pourquoi tenteraient-ils d'évaluer quoi que ce soit? Ce qu'ils manifestent
d'ailleurs sans aucune gêne en exprimant ouvertement leur profond mépris
de "l'obsession d'efficacité et du rendement" qu'ils accusent
les psys "biologiques" de privilégier avant toute autre chose,
tandis que les psys "biologiques" reprochent aux psys "spéculatifs"
de s'en désintéresser.
On ne semble cependant pas - n'oserait-on pas? - aller jusqu'au bout des implications
de ce qui précède. Dire qu'on ne peut apprécier - mesurer
- les résultats plus ou moins bons des thérapies mises en oeuvre,
dire qu'il s'agit d'une démarche futile, c'est admettre implicitement
qu'on peut s'en désintéresser (peu importent les résultats),
c'est avouer que, en quelque sorte, le sort des patients peut laisser leurs
thérapeutes assez indifférents: bien sûr, c'est tant mieux
si les patients pensent aller mieux, c'est tant pis si ce n'est pas le cas,
mais pourvu qu'ils donnent à leurs magiciens de "psys" intuitifs
le prétexte d'exercer leur art, tant qu'ils leur permettent de continuer
à alimenter leur narcissisme et leur fournissent de confortables moyens
d'existence, pourquoi s'en plaindre, qu'espérer de plus?
Comme aurait dit Freud en son temps à propos de la signification des
rêves, si cette interprétation-là est plausible, c'est qu'elle
est vraie, n'est-ce pas? (et lui, il n'éprouvait même pas le
besoin de prendre la précaution de dire: elle risque
d'être vraie!)
Posons-nous, à notre tour, les questions suivantes: s'il n'est pas nécessaire
(puisque cela serait impossible) "d'évaluer le psychisme" après
thérapie par rapport à ce qu'il était avant cette thérapie,
comment savoir si la thérapie présente - ou ne présente
pas - quelque utilité pour les malades? Si, quoique non "évaluable",
cette utilité existe vraiment, comme les professionnels le prétendent
(car c'est aussi et peut-être surtout!, ne
l'oublions pas, leur propre
utilité qui est en jeu!), ils disent pourtant en même temps
qu'ils ne disposent d'aucun élément objectif leur permettant d'en
juger ("car on ne peut pas tester le psychisme comme
on teste une substance dans un médicament." (sic)).
Mais il est possible d'exprimer cela aussi en d'autres termes: si on ne peut
"évaluer le psychisme" avant
et après thérapie, comment alors distinguer les résultats
supposés (psychiques, donc non évaluables?) d'une thérapie
(bonne ou mauvaise) effectivement mise en oeuvre, des résultats
pas moins hypothétiques ni plus évaluables d'une thérapie
qu'on aurait tout simplement omise ou qui serait fictive? Ou, ce qui revient
au même, sur quoi se baser pour affirmer qu'une "thérapie"
(ou une absence de thérapie, une "non thérapie")
donnée serait plus - ou moins - souhaitable qu'une autre?
De là à dire que le résultat de la thérapie est
essentiellement une question de foi de la part
du "patient", et que ce résultat pourraît être
le même, que le thérapeute ait été présent
pendant la "cure" (car c'est bien ainsi que souvent on nomme cela)
ou qu'il se soit endormi ou se soit absenté en catimini au bistrot du
coin, la distance ne semble pas bien grande, je vous laisse y réfléchir...
La seule réponse possible à ces questions est: il ne vous reste
qu'à vous en remettre aveuglément au "professionnel"
et à le croire sur parole quand il vous vante les effets bénéfiques
de ses interventions (ou de ses non interventions). C'est donc, effectivement,
matière de foi dans les vertus de
procédés proprement ésotériques pratiqués
par les uns, et affaire de crédulité illimitée dans le
pouvoir inhérent aux mots prononcés par les autres, ces "thérapeutes
par la parole" (les"magiciens du verbe"), alors même
que ces mots ne sauraient être entendus de ceux à qui on les destine.
Les guérisseurs de différentes appellations - de médecines
dites "douces" ou "parallèles" ou encore "alternatives"
- ne procèdent pas autrement, et on entend régulièrement
dire à propos de leurs techniques, que "cela marche si on y croit".
Malheureusement, "cela ne marche" effectivement et durablement que
dans les cas où l'affection dont on souffre n'est qu'imaginaire, et la
croyance n'y change finalement et concrètement pas grand-chose, sinon
sans doute le contenu du porte-monnaie des patients.
Ceci peut suggérer qu'une majorité des professionnels qui ont
recours à ces pratiques purement verbalistes et de suggestion, et pour
autant qu'ils soient de bonne foi, continuent de se représenter
les troubles et affections des malades mentaux comme s'il ne s'agissait à
chaque fois que de représentations purement imaginaires survenant chez
des personnes par ailleurs "cérébralement" et mentalement
indemnes de toute anomalie "organique" ("ce n'est rien, c'est
dans sa tête!"). Il suffirait donc, pour "soigner",
de corriger des "erreurs" d'apprentissage et d'interprétation
en réinterprétant d'autre façon (la bonne, cette fois!)
les événements anciens supposés
dont on décrète qu'ils furent à l'origine des interprétations
fausses, donc des troubles "psychiques".
Il suffirait de "rééduquer" ou d'endoctriner les malades,
un peu à la manière pratiquée par ces régimes politiques
totalitaires qui prétendaient que les dissidents et opposants politiques
étaient des "malades mentaux" qu'il fallait "soigner"
dans des "Instituts psychiatriques" et des camps de "rééducation"
(pour d'autres motivations et avec d'importantes nuances dans les méthodes
utilisées, bien sûr!)
Il est faux de laisser croire que la "psychiatrie biologique" (et, par extension implicite, la neuroscience) n'aurait apporté aucun résultat utile, tant pour le diagnostic que pour les soins aux malades mentaux chroniques. Pour donner à cette assertion une apparence de vraisemblance, on a pris la peine de préciser "aucun résultat utile au quotidien". Mais ce n'est là qu'une précaution oratoire. Et elle tente maladroitement de masquer une triste réalité à laquelle je soupçonne que les psychiatres intuitifs pourraient bien n'être pas étrangers, car ils contribuent à la pérenniser.
Les psychiatres "biologiques" et les neuropsychologues disposent
aujourd'hui d'un certain nombre de moyens techniques (dont, entre autres,
des procédés sophistiqués d'imagerie cérébrale
fonctionnelle, mais aussi d'électroencéphalographie par potentiels
évoqués auditifs et P300, la poursuite oculaire, etc.), et
de tests neuropsychologiques qui permettent de poser un diagnostic d'affection
schizophrénique avec un degré de fiabilité bien supérieur
à celui que leur seul "flair" clinique prêterait "au
quotidien", selon leur expression, aux psychiatres intuitifs
ne disposant que de leur intuition - ou leur imagination - pour tout bagage.
Ces examens techniques et ces tests neuropsychologiques mettent en jeu des équipements
lourds et des équipes éventuellement nombreuses; il est par conséquent
évident qu'on ne peut les mettre en oeuvre qu'en milieu hospitalier.
Même, seuls quelques hôpitaux dits "de pointe", c'est-à-dire
une minorité, peuvent aujourd'hui s'offrir ce "luxe". Un économiste,
avec l'aide d'un épidémiologiste se basant sur les chiffres dont
dispose la sécurité sociale, pourraît sans doute calculer
- et prouver - les économies réalisables en généralisant
l'usage de pareils centres plutôt qu'en en limitant sévèrement
le nombre.
Malheureusement, si les malades et leurs familles en sont demandeuses, elles
ne sont généralement pas informées de ces possibilités
d'aide au diagnostic. Quant aux "psys" praticiens, une majorité
d'entre eux ne semblent, bien au contraire, ni demandeurs ni informés
(il est difficile de savoir, si l'un de ces éléments est la
cause de l'autre, quel est celui de départ...). Quoi qu'il en soit,
il semblerait que la plupart préfèrent en rester à leur
flair clinique, à leurs théories imaginaires et dans leurs cabinets...
Il importe surtout de se rendre compte que la demande des "professionnels"
n'étant pas pressante ni même évidente (si cette demande
peut-être existe, elle n'est que très minoritaire et silencieuse
aujourd'hui), il n'y a aucune raison d'espérer que les choses se
mettent à changer spontanément.
Les familles et les groupements d'entraide doivent commencer à comprendre
qu'on ne soigne pas les malades mentaux chroniques par des paroles et des discours
tarabiscotés dont on abreuve les proches des malades (amuser la galerie).
Ils doivent savoir que les affections mentales chroniques, comportant des altérations
bien concrètes et étendues du cerveau, elles se soignent par des
interventions et des aides tout aussi concrètes et non par des rituels
symboliques, des incantations et des représentations théatrales
dignes tout au plus d'un sinistre music-hall mis en scène à l'intention
de badauds crédules.
Si une majorité de nos psychiatres intuitifs continuent de s'obstiner
dans leurs vieilles habitudes confortables se limitant à échanger
des bavardages creux, ils ne nous laissent plus le choix: il faut leur "mettre
la pression" pour leur faire comprendre que leur belle assurance, injustifiée
et mal acquise, n'est pas admissible par de vrais malades ni par ceux qui les
entourent. Ils doivent changer en conséquence: d'intuitifs, rêveurs
et généralement fort peu utiles, ils doivent devenir rationnels
et pragmatiques, ils doivent s'efforcer d'aider leurs patients
concrètement.
Première publication: 14 Juin 2004 | (J.D.) | Dernière modification: 14 Juin 2004 |