Comment vivre avec un malade psychique

Comment vivre avec un malade psychique

ouvrage collectif de l'UNAFAM.
Editions Josette Lyon, 2006 Paris ISBN 978-2-84319-149-7

Voici, rédigé par des responsables de la plus importante association française oeuvrant en faveur des "malades psychiques" et de leurs familles, un livre de 212 pages dont le titre semble promettre beaucoup.C'est ce qui a justifié de le faire figurer ici. Selon le texte de 4ème de couverture, cet ouvrage a pour but annoncé d'apporter (par ses "conseils concrets") de l'aide aux familles dont un membre est atteint d'une affection psychotique chronique.

La lecture de ces 212 pages laisse malheureusement, pour de multiples raisons, un sentiment de profonde déception. En effet, si, comme on nous le dit au dos du livre, 13500 familles membres de l'UNAFAM "sont passées par là", les rédacteurs de "Comment vivre avec un malade psychique" ne semblent pas s'être vraiment souciés de faire écho, ni à leurs expériences vécues, ni à leurs revendications. Quoiqu'en dise le titre, je n'ai pas trouvé dans toutes ces pages qu'il ait été "concrètement" répondu à la question qui est le titre du livre.
Les rédacteurs de ce livre ont également commis l'erreur de rassembler en un seul texte les principales pathologies "psychiques" (et, sans doute par souci de brièveté, n'ont pu qu'en faire des présentations trop sommaires). Ils semblent n'avoir pas compris que, par exemple, on ne vit pas avec un malade schizophrène comme on vivrait avec un patient bipolaire et que chaque malade est une personne unique vivant des circonstances de vie uniques, pour laquelle des règles générales et vagues ne peuvent être prescrites, mais qu'elles doivent être élaborées au cas par cas, sauf à être inapplicables.
Dans l'énumération de ce que les auteurs appellent "l'offre de soins diversifiée de la psychiatrie" (en France), on chercherait en vain (ce serait pourtant le B.A.-BA) ce qui est effectivement et pratiquement mis en oeuvre et accessible aux malades, et ce qui ne sont, aujourd'hui encore, que des voeux pieux (et pourtant, les familles "passées par là" ont appris à faire cette distinction, et elles pourraient aider les familles nouvelles venues en leur évitant les démarches inutiles).

Tout le livre pourrait se limiter aux trois dernières phrases de la "conclusion" (p. 190):
"Les familles doivent s'informer sur la maladie pour savoir à quoi elles sont et seront confrontées. Elles peuvent chercher un partenariat avec les médecins. Devant la maladie, il leur faut garder le sens du réel, être là, ni trop proches ni trop loin, avoir des attentes réalistes et espérer qu'un mode de vie adéquat sera trouvé." (autrement dit: aide-toi toi-même, le ciel t'aidera peut-être).
Il manque au titre du livre le point d'interrogation qui s'imposait. Cette omission ne signifie pourtant pas qu'il ait été répondu à la question. C'est dommage.


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