Mis en ligne le 8 décembre 2003 sous l'intitulé Abrégeons la jeunesse! en réaction à l'article |
paru le 3 décembre 2003 dans Le Généraliste N° 669, pp. 18-19 |
"La prise en charge
des troubles mentaux est insuffisante" signé Johan Waelkens |
26."Il y a manifestement quelque chose qui ne va pas dans notre société, puisque le fait d'être jeune est devenu un important facteur de risque."
Voilà une des conclusions de Mr Johan Waelkens à son article
qui revient sur les "résultats" d'une "étude"
déjà mentionnée au point (25) ci-dessus et cite à
ce sujet les commentaires d'experts "psys" de la Katholieke
Universiteit Leuven (K.U.L.). On y mentionne aussi
le fait que les diagnostics psychiatriques "établis" (?)
par cette "étude" (?) l'ont été en 90 minutes
(fichtre! Chapeau! Ou, plutôt, belle ondulation du couvre-chef?)
grâce à un "instrument" de l'OMS/WHO:
le "Composite International Diagnostic Interview". Quand,
d'autre part, on sait que l'OMS/WHO et d'autres organisations et organismes,
ou encore ministères de la santé nous serinent depuis des années
qu'ils concentrent une part importante, sinon tous leurs efforts de "prévention"
sur la réduction, voire l'élimination des "facteurs de
risques", ne peut-on pas se demander ce qu'ils attendent alors pour tenter
d'éliminer "le fait d'être
jeune"? (peut-être le font-ils discrètement,
sans nous le dire, pour nous en faire la bonne surprise?)
On tente de nous faire confondre causes inconnues
et "facteurs de risques" supposés, et on laisse
entendre que ces derniers peuvent s'additionner les uns aux autres, leur somme
devenant une "cause"...
De plus, peut-on raisonnablement appeler "facteurs de risques" toutes
les circonstances de la vie par lesquelles chacun de nous est, nécessairement,
obligé de passer? Si c'est le cas, alors la naissance et la vie doivent
être considérées, elles aussi, non seulement comme d'inévitables
"facteurs de risques" de mort (entre autres et
innombrables risques!), mais ces risques sont de 100% !
Mr Waelkens n'aurait-il pas dû se poser sérieusement la question:
de quelle affection la profession de "psy" dans notre Europe ne
constituerait-elle pas, elle-même, pour ses praticiens, un "facteur
de risque"? (et certains parmi eux sont encore relativement jeunes,
ce qui, si nous l'en croyons, accroîtrait encore le risque...).
Mis en ligne le 26 décembre 2003 sous l'intitulé Alphabétisation par correspondance en réaction à l'article |
paru le 10 décembre 2003 dans Le Généraliste N° 670, p. 25 |
"PEPS: pour apprendre
à mieux connaître la schizophrénie" par Johan Waelkens |
27.
"PEPS: pour apprendre à mieux connaître la schizophrénie".
C'est le titre qu'a choisi Mr Johan Waelkens pour sa récidive d'article
dans le "Le Généraliste", destiné aux
médecins généralistes belges. On y apprend que "récemment,
une "version belge d'un Programme d'émancipation
des patients souffrant de schizophrénie"
a été présentée" -
mais Mr Waelkens ne nous dit ni quand, ni où, ni par qui ni à
qui. Il s'agirait d'un "classeur comprenant
18 modules de textes indépendants" explicatifs.
On ne nous dit pas non plus quels en sont les responsables et les rédacteurs
("une initiative internationale"),
et les médecins qui voudraient se procurer ce précieux "outil
pratique", pour en apprécier par eux-mêmes
le contenu, devront sans doute demander les coordonnées confidentielles
de Mr Waelkens à la rédaction du périodique "Le
Généraliste".
Cependant, si nous en jugeons d'après ce que Mr Johan Waelkens semble
en avoir retenu lui-même, la perception des troubles schizophréniques
dont il est fait état dans ces documents est quelque peu incohérente
et n'encourage guère à pousser plus avant l'examen de cet "outil".
En effet, on nous rappelle, entre autres et comme si les médecins ne
le savaient pas, que les personnes souffrant d'une psychose schizophrénique
sont "persuadées de ne pas être
malades". Alors, dans ce cas, pourquoi attendre d'elles
qu'elles désirent une médication? (et nous savons bien qu'elles
s'y refusent fort souvent); mais à peine quelques lignes plus loin,
on nous dit aussi de ces malades qu' "Ils
oublient que, s'ils sont en bonne santé, c'est grâce à
la médication...".
Et ceux qui nous racontent cela, comment jugent-ils de leurs facultés
mentales, de leur propre santé? Si elles leur paraissent bonnes, ne
serait-ce pas aussi grâce à une médication? (...faudrait
peut-être voir...)
L'auteur de cet article ne semble pas non plus s'être posé la
question de savoir si les patients, "désireux
d'être informés franchement sur le diagnostic et en détail
sur leur affection..." (et, rappelons le nous,
persuadés de ne pas être malades!) seront en mesure, malgré
les troubles de leur pensée et leurs convictions erronées, voire
délirantes, d'entreprendre par eux-même la lecture de cette littérature,
s'ils l'interprèteront correctement et en tireront le bénéfice
que ses "concepteurs" disent en attendre.
Il semblerait donc qu'une fois de plus on ait choisi de "marcher sur
la tête", la solution psy "bureaucratique" et de facilité:
au lieu d'accompagner et d'aider vraiment les malades de manière pratique
et pragmatique, on a préféré rédiger une sorte
de "mode d'emploi" général et stéréotypé:
c'est le moins contraignant, une fois que c'est fait, c'est fait, il suffit
d'annoncer et, peut-être, de distribuer...
L'article en question évoque, irrésistiblement, une publicité
pour un programme de rééducation et d'alphabétisation
par correspondance (si vous voyez ce que cela signifie...) Les "intéressés"
(s'ils le sont!) pourront-ils la lire? Le voudront-ils? Quant aux lecteurs
du "Généraliste", dont on peut supposer qu'ils savent
lire et comprennent ce qu'ils lisent, seront-ils tentés d'essayer d'en
prendre connaissance?
Mis en ligne le 26 décembre 2003 intitulé "maître-Achat" du suicide en réaction à l'article |
paru dans le N° 57 (oct-nov 2003) du magazine "Test Santé" |
"Le suicide: prévenir
autant que possible" (non signé) |
28. "La plupart des personnes qui attentent à leurs jours éprouvent une profonde souffrance psychique, sans que celle-ci relève forcément de la catégorie des "troubles mentaux". Les personnes suicidaires souffrent souvent de dépression [...]"
Ces affirmations figurent dans un article de la revue bimestrielle "Test
Santé" de l'association belge de consommateurs "Test Achats".
Cet article présente les "conclusions" d'une enquête
(procédé très "tendance" de ces jours-ci)
menée dans quatre pays d'Europe (en liaison, on le suppose, avec
des associations de consommateurs de ces pays: Italie, Portugal et Espagne
en plus de la Belgique).
En sous-titre de l'article, on peut aussi lire ce commentaire qui, déjà,
préfigure une conclusion: "On peut donc
s'étonner que la prévention du suicide ne fasse pas au moins
l'objet de la même attention que la sécurité routière."
Les responsables de Test Achats ne liraient-ils donc pas les bons auteurs?
Ne savent-ils donc pas que nos "responsables santé" des Régions
et des Communautés n'arrêtent pas de nous submerger (dans
de nombreuses et copieuses quoique peu digestes publications) sous les
descriptions de leur préoccupation (sinon sous les résultats
concrets de leurs efforts) à propos du suicide dans notre population?
(voir aussi les références à "Bruxelles Santé"
et autres publications de la COCOF ailleurs sur ce site), ou bien n'y
accorderaient-ils qu'une confiance limitée? N'ont-ils pas entendu parler
de la fameuse "postvention", cette merveilleuse et récente
invention de prévention rétrospective? (rétroactive?)
Que des associations de consommateurs procèdent à des enquêtes
et des analyses portant sur les biens, objets et services de consommation
courante, rien de plus normal, légitime, utile et même, nécessaire.
C'est un travail très concret auquel elles se sont attelées
avec succès depuis des années, et personne ne devrait songer
à mettre en doute leurs compétences et leur utilité en
ce domaine.
Mais ne sont-elles cette fois pas sorties de leur domaine de compétences?
Quoiqu'il y paraisse, il s'agit en l'occurrence d'enquêtes d'opinions
sur des matières complexes empreintes de beaucoup de subjectivité.
L'élaboration du questionnaire envoyé à un nombre total
non précisé de Belges se serait faite,
paraît-il, en collaboration avec une équipe de spécialistes
(spécialistes en quelle matière?) et basée
sur "les résultats des études
scientifiques menées sur le sujet". C'est ce que
l'équipe de "spécialistes" leur a dit? Personne ne
leur a dit que la littérature dite "scientifique" sur le
sujet n'est qu'un amoncellement d'hypothèses et de contradictions,
qu'on y trouve toujours ce dont on a besoin pour prouver ce qu'on veut?
Ces "spécialistes" (des psys?) avec qui ils
ont collaboré semblent ne pas leur avoir dit que la véritable
dépression est bien un "trouble mental" psychiatrique, ce
n'est pas le "coup de blues".
Ces spécialistes (des scientifiques statisticiens?) ne
semblent pas leur avoir expliqué que les échantillons de l'enquête
sur le suicide, telle qu'elle a été menée, ne peuvent
jamais être vraiment "représentatifs
de la population" comme ils le prétendent: ils ne contiennent
forcément jamais les vrais malades mentaux, parmi lesquels, pourtant,
la proportion des suicides est la plus élevée. Et, bien sûr,
ils ne peuvent tenir compte des suicides aboutis, puisque et de toute évidence,
même si par erreur on leur envoyait un questionnaire, on peut soupçonner
qu'il resterait sans réponse. Et, si on nous a dit que 2034 "questionnaires
utilisables" avaient été renvoyés
par des Belges, on nous laisse dans l'ignorance du nombre de ceux qui, bien
qu'ayant reçu un questionnaire, soit n'y ont pas répondu, soit
y ont répondu de manière "inutilisable". Vous avez
dit "représentatifs"? Vous
avez dit "spécialistes"?
Que les associations de consommateurs se contentent des tests sur les biens
de consommation et les services, et qu'elles évitent, orchestrées
par des "psys", les enquêtes d'opinion sur la "santé
mentale", le suicide et la "souffrance psychique", elles resteront
plus crédibles et plus utiles!
Mis en ligne le 16 janvier 2004 sous l'intitulé "Tous les chiens qui mordent aboient-ils d'abord?" en réaction à l'article |
paru le 24 novembre 2003 sur Medinet à cette adresse |
"Le suicide en
Belgique: des préjugés et un manque de prévention et de suivi…" (non signé) source: Test Santé |
29. "A titre d'exemple, les idées préconçues erronées suivantes circulent sur le suicide: ¨[...] b) Pour 45% des personnes interrogées, les personnes qui disent qu'elles vont se suicider passent rarement à l'acte. Cette idée ne correspond pas non plus à la réalité. Des études scientifiques ont montré que sur 10 personnes tentant de se suicider, 8 donnent l'un ou l'autre signal auparavant."
Renchérissant en quelque sorte sur les "conclusions" du
point (28) ci-avant, voici un bel exemple de logique fautive,
de sophisme caractéristique de "logique psy". On peut trouver
ce syllogisme quelque peu débile à cette adresse
daté du 24/11/2003.
Tout individu tant soit peu logique devrait se douter que, pour démontrer
le caractère prétendument erroné de l'idée préconçue
dénoncée, il aurait fallu établir le nombre de personnes
qui, après avoir exprimé des idées suicidaires, sont
effectivement passées à l'acte. Or, selon les "chiffres"
mêmes fournis par "l'enquête" citée (et même
si seuls des "pourcentages" [et non des nombres!]
sont rapportés, entachés d'incohérence et de "flou
artistique" peu dignes d'une "étude" sérieuse
et pas vraiment compatibles avec un "travail" réellement
utile):
19% des Belges auraient pensé au suicide dans l'année précédant
le questionnaire, 42% n'en auraient pas parlé (58% en auraient donc
parlé); on peut en déduire que 11% des Belges auraient exprimé
des idées suicidaires dans l'année;
mais 2% ("seulement"?) des Belges auraient fait une
tentative de suicide dans l'année;
mais 0.02% des Belges ("seulement"?) seraient morts
par suicide dans l'année précédant le questionnaire (rappelons
que la "population belge" compte entre 8 et 9 millions d'adultes).
Au vu de ces "chiffres", ne serait-on pas en droit de supposer que
les idées reçues du grand public sont pour le moins aussi plausibles,
sinon même plus justifiées, que les conclusions des doctes analyseurs
"d'enquêtes" (à la noix)? Ces derniers n'auraient-ils
pas, à leur insu (quoique de leur plein gré), peut-être
donné raison précisément à ceux qu'ils accusent
de nourrir des préjugés dépourvus de fondements?