Mis en ligne le 24 mars 2003 sous l'intitulé Communication divergente = strabisme convergent? en réaction à l'article |
paru le 17 mars 2003 dans Le Généraliste N°637, p. 5 |
Le colloque "Penser
la psychose" signé Véronique Janzyk |
21. "On ne peut parler de schizophrénie à l'adolescence. [...] La 'communication divergente' est un facteur de risque. [...] La schizophrénie en tant que telle n'est pas transmise de manière héréditaire."
C'est, entre autres contre-vérités, contresens et désinformations
obsolètes assénées d'autorité, ce qu'on peut lire
dans un article "d'actualité" du journal "Le Généraliste"
qui revient (pourquoi? Rien d'autre à mettre en page?) sur le
colloque "Penser la Psychose" (voir le point
20 précédent) qui s'était tenu à Bruxelles
au début de novembre 2002. On peut lire aussi, sans aucun autre
commentaire, que:
"Plus de la moitié des patients
atteints de schizophrénie ont consulté un professionnel de la
santé au cours de la semaine précédant leur décès.
Un argument pour sensibiliser les généralistes à cette
problématique."
Compte tenu de la confusion délibérée des causes et des
effets à laquelle les "psys" contemplatifs et spéculatifs
se complaisent depuis toujours - et cet article montre qu'ils ne semblent
pas près de renoncer à cette confusion - , devrions-nous à
notre tour soupçonner que c'est la consultation des professionnels
de la santé par les malades schizophrènes qui poserait problème?
Devrions-nous, à la manière de l'OMS, déduire de cette
constatation qu'il vaudrait peut-être mieux, pour leur éviter
le décès par suicide, que les patients atteints de schizophrénie
s'épargnent une consultation inutile auprès d'un professionnel
de la santé?
On se demande ce que le lecteur médecin généraliste peut
apprendre de pareille prose? Devrait-on s'étonner si, ainsi "sensibilisé"
par un tel article, il se gardait désormais soigneusement de se mêler
de problèmes psychiatriques survenant dans sa patientèle!
Mis en ligne le 5 mai 2003 sous l'intitulé Pistons la schizophrénie à reculons en réaction à l'article |
paru le 26 mars 2003 sur le site e-santé |
"Schizophrénie:
dépistée tôt, elle se guérit!" signé Dr Isabelle Eustache |
22. "Schizophrénie : dépistée tôt, elle se guérit !"
Voilà le titre sensationnel qu'on peut trouver, sous la signature
du Dr Isabelle Eustache, sur un site français d'information "médicale"
santé. Les sources sont, paraît-il, des conférences de
consensus de la Fédération française de psychiatrie qui
se sont tenues à Paris les 13 et 14 janvier 2003.
Pareille affirmation correspond-elle à une découverte scientifique
révolutionnaire, à un compromis de consensus, ou encore n'est-elle
que le reflet de ce que la rédactrice du résumé des conférences
a personnellement retenu des débats de ces conférences (et
de sa volonté de syncrétisme)?
Pour aller au devant des attentes des malades, oserions-nous espérer
que le Dr Eustache aurait bien entendu? Mais, ménageant la crédibilité
de la psychiatrie française, devrions-nous fort nous étonner
si le Dr Eustache s'était trompée? Ce nouveau dilemme devrait-il
faire l'objet d'une conférence de consensus supplémentaire?
Mis en ligne le 17 juin 2003 sous l'intitulé Intervenons rétroactivement! en réaction à l'article |
paru le 10 juin 2003 dans La Libre Belgique |
"Les signes discrets
de la schizophrénie" signé Laurence Bertels |
23. "... Nous voulons donc avoir des mesures objectives pour établir un bon diagnostic quand l'enfant arrive avec ces symptômes négatifs et finalement intervenir avant que le cerveau ne soit endommagé"
Tels sont les propos que la journaliste attribue au Dr Nancy Andreasen lors d'un entretien qu'elle a eu avec la psychiatre U.S. (Université d'Iowa) quand celle-ci s'est vu remettre à Bruxelles un prix de 150.000 euros pour ses travaux sur la schizophrénie. On peut toutefois se poser la question de savoir si la journaliste a effectivement compris ce que le professeur Andreasen lui a réellement dit. En effet et de toute évidence, les symptômes négatifs ne signent-ils pas déjà la lésion cérébrale? Le Dr Nancy Andreasen a par ailleurs écrit auparavant: "Unlike other mental illnesses that are also characterized by deficits in multiple cognitive systems (e.g., Alzheimer's disease), however, schizophrenia does not usually involve deterioration or progress to dementia." (c'est nous qui soulignons) (NEJM 1999, 340, 645-647). Bien plus récemment encore, elle a pourtant aussi affirmé que "There are ongoing changes in the brains of schizophrenic patients during the initial years after diagnosis despite ongoing antipsychotic drug treatment." (c'est encore nous qui soulignons) (Arch Gen Psychiatry, 2003; 60:, 585-594, mais aussi Am. J. Psychiatry 2003;160: 142-148). En d'autres termes, ces contradictions évidentes sont-elles le fait du Prof. Andreasen ou résultent-elles du fait que la "connaissance" du sujet par son auditrice ne permettait pas à cette dernière de les relever?
Mis en ligne le 20 octobre 2003 sous l'intitulé Infinie finitude humaine en réaction à l'article |
paru le 9 octobre 2003 dans La Libre Belgique |
"Faut-il tenter
d'entrer dans l'univers du psychotique au risque d'être rendu fou" signé Laurence Dardenne |
24. "Finalement, la maladie mentale nous renvoie toujours à notre propre finitude. L'accepter aide à accepter le malade."
C'est par cette conclusion, toute empreinte d'une philosophie se voulant
sans doute profonde(?), mais dont la logique est malheureusement absente,
tout comme elle l'est aussi du contenu de l'article qui la précède,
que la journaliste termine son article intitulé "Faut-il tenter
d'entrer dans l'univers du psychotique au risque d'être rendu fou?"
Bien qu'on ne nous en dise rien, l'article en question se voulait sans doute
d'actualité, à l'occasion de la "Journée Mondiale
de la Santé Mentale". Belle actualité, en vérité,
qui se base maladroitement sur les élucubrations de 1977, aujourd'hui
totalement démonétisées, d'un psychanalyste (Harold Searles)
ayant sévi à la Chestnut Lodge de Washington, U.S.A. dans les
années 1950-1960 (on y prétendait soigner les schizophrènes
par la psychanalyse et on y rendait les mères des malades responsables
de la maladie).
Pour être crédible en gardant le même vocabulaire, la journaliste
n'aurait-elle pas plutôt dû affirmer que "la
maladie mentale nous renvoie toujours à l'infinitude de notre ignorance
et sans doute aussi de notre sottise. L'(es) accepter n'aide pourtant pas
à accepter la maladie"?
Mis en ligne le 8 décembre 2003 sous l'intitulé Déficit: d'information ou de thérapeutique? en réaction à l'article |
paru le 13 novembre 2003 dans La Dernière Heure |
"Traitement mal
adapté" signé J. M. |
25. "[...] elles ne savent pas... vers qui se tourner. Quand on sait la qualité et la quantité de l'offre médicale proposée en Belgique, ceci traduit un évident déficit d'information."
C'est ainsi que le journaliste nous rapporte ce qu'il a retenu de la conférence
de presse où ont été sommairement présentées
(par le ministre fédéral de la santé et par un professeur
psychiatre de la K.U.L.) les conclusions de l' "Etude Européenne
d'Epidémiologie des Troubles Mentaux: ESEMed".
La phrase que nous avons extraite de ce "communiqué d'informations
générales de société" se rapporte aux "personnes
confrontées à un trouble mental".
Ce que le journaliste ne nous dit pas, (ni sans doute ceux qui s'adressaient
à lui), c'est comment on a établi - en les "interrogeant"
- que c'était bien à "un trouble mental" (sic) que
ces personnes avaient été "confrontées".
Pourquoi devrions-nous, dès que nous nous sentons fatigué(e),
dès que les circonstances et les événements autour de
nous nous paraissent justifier d'éprouver un certain cafard, aussitôt
imaginer qu'en effet les raisons de notre état d'humeur ne se trouvent
qu'en nous plutôt qu'en dehors de nous? Pourquoi devrions-nous immédiatement
courir chez le psy, dès que se manifesterait ce que la plupart des
gens normalement constitués prendraient pour une contrariété
bien naturelle? N'avez-vous vu aucun film de Woody Allen? Comblez donc cette
lacune! Sans doute n'y a-t-il que les "psys" pour n'avoir pas encore
tiré la morale de ces films!
Quant à "l'évident déficit
d'information", une autre "traduction"
ne serait-elle pas tout aussi plausible? Si on met en balance "la
qualité et la quantité de l'offre médicale proposée"
(sic) avec la "qualité" bien connue et la "quantité"
(recensée?) des bons résultats obtenus grâce à
cette "offre" (pour, à notre tour, utiliser le même
vocabulaire ridicule), l'hésitation éprouvée avant
de recourir à cette offre devient très compréhensible...
Sauf, sans doute, à nos "psys" et aux journalistes qui boivent
leurs paroles.