Note 7
Les effets secondaires des neuroleptiques
Les effets secondaires des neuroleptiques résultent de leur absence de spécificité sur les "symptômes", malgré tout ce qui en est dit habituellement, par facilité, aussi bien dans les notices d'emploi fournies par les firmes pharmaceutiques, que par les thérapeutes cliniciens qui prescrivent ces médicaments.
Rappelons que les neuroleptiques ont pour cibles des récepteurs synaptiques pour certains médiateurs, principalement la dopamine, mais aussi la sérotonine, le glutamate, l'aspartate, l'acide gamma aminobutyrique, etc., etc. Les médicaments administrés interfèrent avec leurs cibles partout où ces dernières sont présentes dans le cerveau, même si toutes n'interviennent pas obligatoirement dans la genèse des troubles mentaux.
Pour reprendre l'analogie un peu simpliste déjà utilisée plus haut, en aspergeant de l'huile sur l'ensemble de la machine, on peut en effet espérer supprimer les grincements qui en sortent, mais on risque aussi de faire patiner des rouages qui, à l'origine, fonctionnaient bien. C'est là une conséquence actuellement inévitable de nos ignorances encore trop nombreuses sur les mécanismes donnant naissance aux troubles mentaux.
La plupart des effets secondaires gênants des neuroleptiques ont
été énumérés plus haut. Ce sont les "SEP",
ou signes extrapyramidaux, que, de nos jours, on s'efforce d'éviter
ou de limiter à un minimum, grâce aux neuroleptiques atypiques.
Parfois, cependant, ils apparaissent malgré tout.
On leur adjoint alors l'un ou l'autre médicament anticholinergique
(anti acétylcholine) pour limiter les tremblements. D'après
moi, la prescription de ces anticholinergiques ne fait que trahir la posologie
déjà trop élevée en inhibiteurs de dopamine
(les cocktails de neuroleptiques divers).
Certains des effets néanmoins peuvent être plus sérieux, voire dangereux, et imposent alors de changer la médication. On a déjà signalé la possibilité d'agranulocytose (par aplasie de la moëlle osseuse) provoquée à la suite d'administration mal contrôlée, dans les débuts de son introduction, de la clozapine (Clozaril, Léponex).
Un autre effet secondaire est ce qu'on appelle la dyskinésie
tardive, qui se traduit par des mouvements involontaires et des
tics faciaux disgracieux. Cet effet secondaire résulterait de doses
élevées de neuroleptiques "typiques" entraînant
une hypersensibilité à la médication. Le traitement
en est assez malaisé.
Voyez aussi
Typiques - Atypiques
Traitement adapté
²
Enfin, et heureusement rare (de l'ordre de 1% des traitements par
neuroleptique), il faut encore signaler le "syndrome neuroleptique
malin", phénomène grave imposant l'arrêt
de la médication et l'hospitalisation d'urgence en service
de réanimation et de soins intensifs.
Il se caractérise par la rigidité, une forte fièvre
souvent accompagnée de délire. Il est précédé
de sudations et de tachycardie (le coeur qui bat trop vite), signes qui
donnent l'alarme. En principe, les médecins sont aujourd'hui
familiarisés avec cette pathologie et en connaissent le traitement,
si bien que les cas évoluant vers une issue fatale ont nettement
diminué.