Note 5
Transition entre le séjour hospitalier et un retour à domicile
La "post-cure", si on la considère comme une 
      transition entre le séjour hospitalier et un retour "à 
      domicile" (pourvu qu'on se soit assuré qu'il y 
      en a un!), voire la "réinsertion" dans 
      les "circuits normaux" du travail (selon nos politiques!) n'est 
      donc pas, ni a priori ni dans son principe théorique, une mauvaise 
      idée.
      Encore devrait-elle ne pas se réduire à une belle formule 
      creuse. Elle devrait théoriquement consister en une période 
      où, progressivement, le malade serait confronté à des 
      situations et des tâches d'abord fort simples devenant ensuite 
      graduellement plus complexes, tout en bénéficiant d'un 
      accompagnement, d'un encadrement quasi permanent de personnes capables 
      à la fois de l'aider pratiquement, de 
      le soutenir moralement en atténuant l'impact émotionnel 
      de ses inévitables erreurs, capables d'évaluer 
      ses réelles capacités d'autonomie relative 
      et de veiller à ce qu'il respecte bien le traitement 
      médicamenteux prescrit.
Cette sorte de rééducation et de "convalescence dirigée" ou "accompagnée", telle qu'elle est parfois évoquée et peut-être sporadiquement ébauchée chez nous, mais assez rarement, timidement et sommairement (de façon velléitaire), il faut bien le reconnaître, est le plus souvent fort mal perçue, aussi bien par les malades eux-mêmes que par leurs familles et proches.
 En effet, les tâches "éducatives" ou "formatrices" 
      qu'on prétend proposer aux malades, d'ailleurs bien trop 
      peu diversifiées, ne présentent presque jamais d'intérêt 
      pour des personnes dont la motivation est pathologiquement détériorée. 
      Le plus souvent, leur rapport, même lointain, avec une quelconque 
      activité à utilité sociale est très peu évident, 
      et elles ne présentent pas non plus le moindre attrait ludique qui 
      serait susceptible
      d'encourager les malades à s'y "accrocher".
 Les "activités" ainsi proposées (et, de fait, 
      imposées) dans certains "centres" de jour et les circonstances 
      qui les entourent sont donc perçues comme des contraintes, voire 
      des vexations injustifiées et insupportables visant des objectifs 
      que les malades n'arrivent pas à se représenter. On n'attrape 
      pas les mouches avec du vinaigre, et encore moins les malades schizophrènes. 
      Voyez aussi
      Réinsertion 
De plus, faute de moyens matériels et de personnel qualifié (faute d'une volonté politique?) mais aussi à cause d'une carence totale de tradition de pédagogie spécialement adaptée aux besoins spécifiques de ces malades particuliers, les maigres résultats obtenus (les rares "réinsertions") n'encouragent guère les politiques à soutenir activement, quoiqu'ils en disent, les tentatives de préparation à la réinsertion qu'ils trouvent trop onéreuses.